En réponse à l’article de l’écrivain Boubacar Boris Diop , paru le 11 mars 2021 sur  le site web SENEPLUS, portant sur un dossier judiciaire mettant en cause un puissant homme politique contre une masseuse qui l’accuse de viol, l’association Violences Faites aux Femmes Sénégal a tenu porter la voix de toutes les femmes, filles et garçons qui « sont » violées en silence.

La réponse ci-dessous, concerne un extrait  issu de l’article de presse du très connu écrivain.

Hors du contexte Sonko/ Adji Sarr, Monsieur,
Au nom de cette petite fille
Au nom de ce petit garçon
Au nom de ces petites filles et petits garçons
Au nom de toutes ces femmes
Monsieur Boubacar Boris Diop, revoyez votre affirmation ci.
« Mais surtout, pas une seule fois l’on n’a entendu l’accusatrice du leader de Pastef appeler au secours ou se débattre pour mettre fin à son « calvaire ».
Car après le cas de Adji Sarr, de source officielle, au moins 4 victimes agées entre 9 et 16 ans ont été violées par leur pères ou beau-pères au sein même du foyer familial.
Ces informations, ont été reporté dans un même district.
D’ailleurs, un des faits s’est produit régulièrement dans une chambre où papa marabout, maman et les sept enfants partageaient tous la même chambre.
Et figurez-vous, que la petite fille de 16 ans, du  nom de KK, n’a pas eu un jugement favorable.
Car, bien entendu, la défense du père reposait sur la même opinion que vous :  » Comment cela a-t-il pu se produire sans aucun bruit. Pourquoi la fille n’a jamais tenté de crier pour se défendre, ou alerter? »
Vous voyez un peu?
Les cas sont certes isolés. Mais les avis partagés tissent ainsi un culture du viol qui risquent de s’ancrer d’avantage dans nos mœurs, si les références d’intellectuels qui nous restent dans ce monde tellement politisé, y contribuent.
Dans votre texte, je partage certes votre avis sur plusieurs points.
Toutefois, celui qui banalise viol remet en cause tous les efforts fournis par plusieurs générations de communautés de femmes qui se sont battues pour que le viol soit reconnu comme un crime.
Alors, au nom de toutes des victimes qui sont violées en silence, permettez-moi de faire appel à votre notoriété ainsi que votre statut reconnu de grand intellectuel, pour revoir les termes que vous utilisez pour qualifier le VIOL, en général.
En attendant, les deux PV d’audition entre Adji Sarr et Sonko, impliquant tous les témoins de cette affaire, seront soumis au procureur, qui a son tour le soumettra au tribunal, qui enfin nous éclairera tous sur trois faits :
– y a-t-il eu viol?
– y a-t-il eu plusieurs rapports consentis entre deux adultes
– y a-t-il eu une calomnie?
L’affaire est entre les mains de la justice, et comme vous l’avez si bien évoqué au début de votre analyse, prenons le débat avec moins de passion.
Que justice soit faite pour les deux parties!
Merci de soutenir vos autres milliers de sœurs sénégalaises  survivantes du viol en silence.

VFFS

Article SENEPLUS https://www.seneplus.com/opinions/affaire-sweet-beaute-une-democratie-souillee