Tous nés d’abus…dans le silence

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Il y’a quelques mois de cela, un contact appelle les blogs de dede didi

Dede, il y’a une urgence. Il existe une zone où la prédation sexuelle devient alarmante, car des enfants subissent des cas de viol redondants et dans un silence total.

Il faut que tu agisses vite. Ecris, fais quelque chose !

Les yeux hagards, je fixais mon WhatsApp sur lequel défilaient des images affolantes.

Elles devaient avoir 7, 12, 13 ou 14 ans, pourtant je peinais à croire qu’elles aient pu porter neufs mois de grossesse dans leurs corps si immatures.

Sur l’écran, chacune d’elles tenait un nouveau-né ou un nourrisson entre les bras, ces bébés étaient bien les leurs.

A peine sorties de l’enfance, plusieurs jeunes filles issues de la banlieue connaissaient déjà les douleurs de la maternité.

Toutes ont été victimes d’abus.

Dommages collatéraux des bourreaux de leurs filles, leurs mamans tenues pour responsables de cette situation désastreuse.

La première ayant pris la parole n’a pas pu continuer. L’émotion étreignait sa voix. La peur agrandissait ses petits yeux ronds. C’était trop tôt pour elle. Préférant signer sur la feuille de présence que de prendre la parole, elle baissa les yeux sur son stylo et fixa obstinément la feuille blanche posé sur son sous-main. A ce jour, elle ne semblait ne toujours pas comprendre ce qui lui arrivait. Heureusement, sa maman vola tant bien que mal à son secours.

Ses paroles étaient hachées, son débit lent et le ton de sa voix très bas.

Elle débita : un jeune home du quartier,  une promesse d’obtenir le BEFEM en échange de répétitions scolaires, une chambre, un trou de mémoire, un ventre qui s’arrondit, un mari qui menace de la répudier, une fuite du père irresponsable au Maroc, une belle-mère complice… et une petite fille qui se retrouve avec un bébé sans père sur les bras.

Ainsi, d’une pierre trois coups, la grand-mère rejetée par son époux se retrouve sans emploi avec la charge d’une fille exclu du système d’enseignement, et un petit fils évoluant dans un environnement extrêmement précaire.

La deuxième, fille d’une vendeuse de nana a elle 12 ans. Un pédophile récidiviste à peine sortie de prison l’a choisi comme proie, au détour d’une sortie au marché.

Une histoire du petit chaperon rouge en version banlieue dakaroise, me direz-vous.

Mais notre histoire-ci, loin d’un conte de fée nous narre les affres du loup qui enceinte une proie au corps immature.


La troisième, une petite qui a gardé des séquelles du viol regardait partout sauf les membres de l’assemblée de survivantes présentes dans l’espace d’accueil depuis 10H00 du matin.

Un œil boursoufflé marquait le douloureux souvenir du coup de poing que lui a asséné son agresseur.

La racaille avait pour dessein de l’endormir afin d’accéder à son intimité aux fins fonds d’une maison abandonnée sur la route du lac rose où il l’avait entrainé de force.
Cette histoire pourtant horrible, allait faire la place à celle de X et Y, des cousines également forcées d’entretenir des relations intimes avec un père de famille comptant deux épouses à son actif.

D’ailleurs, la deuxième épouse a été donnée en mariage arrangé au pervers, pour camoufler un viol suivi de grossesse. Pareillement pour les deux cousines, notre violeur en série s’en est sortie avec un refus de paternité magistral, propre à tous les hommes de sa trempe.


Des histoires aussi tristes les unes des autres, j’en ai écouté pendant des heures durant lesquelles j’ai surfé sur toutes sortes d’émotions.

Face à ces mères désabusées, devant la situation incongrue de leurs filles devenues mère dès l’enfance, je ne pouvais que constater les dégâts de nature économique ainsi que les plaies profondes laissés par des brigands sexuels.
Aujourd’hui, en plus de ceux qui ont choisis de s’évanouir dans la nature, les pères violeurs ont tous été incarcéré. Car depuis le décret de la loi 20-21 du 20 janvier 2021, le viol et la pédophilie sont désormais considérés comme des  crimes.

Toutefois, une simple peine de prison reste la surface visible de l’iceberg, car les coupables laissent tous derrière eux des familles éclatées.

Ils comptent à leurs actifs des enfants ou des femmes traumatisées, démunies de leurs revenues, leurs progénitures abandonnées sans aucune assistance, mais surtout aliénées pour des raisons de refus de paternité.

Lii, kañ lay diéx ?

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Merci aux magnifiques femmes bénévoles et amazones qui luttent les mains vides, contre les viols d’enfants dans la banlieue.

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