Le 8 mars 2021. Khady Bâ, juriste conseillère vous parle.

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Ce 8 mars 2021, journée internationale des femmes est caractérisé au Sénégal par la crise sanitaire sans précèdent du Corona Virus, mais aussi par un scandale de mœurs sur fond de viol au relent politique. 

Je m’arrêterai sur cette deuxième affaire qui a fini de diviser le pays et de l’installer dans un chaos social, économique et politique, qui si on n’y prend garde fera sans doute partie d’une des périodes les plus sombres de notre histoire.

Une citoyenne a accusé un citoyen élu du peuple de viols répétés. De fil en aiguille, à tort et à travers ;  » le viol » s’est invité dans le discours de l’intelligencia sénégalaise, dans les salons feutrés, à l’angle de la rue, dans les restaurants, dans les « cars rapides », dans les cases…

 Dans les discussions les mêmes questions : c’est quoi le « viol » ? , Y a-t-il eu viol ?

Les définitions les plus cocasses et les analyses les plus complexes les unes que les autres sont étalées par « les experts de tout genre » détenteurs de la connaissance universelle. Dans un autre registre, on s’agite et crie au complot, à la machination et à la manipulation pour une plainte déposée. Cela en vaut-il la peine ? Et à qui profite le crime ?  

De rappeler que le « Droit, est l’ensemble des dispositions interprétatives ou directives qui à un moment et dans un Etat déterminé, règlent le statut des personnes et des biens, ainsi que les rapports que les personnes publiques ou privées entretiennent » et que en droit sénégalais, le viol est une agression sexuelle qui implique, selon l’article 320 du Code pénal, « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise ».

Pour dire simplement, que le droit soit dit dans cette affaire par l’autorité habilitée, qu’est la justice. Nul besoin de jeter en pâture et aux gémonies une présumée victime qui demande la réparation d’un préjudice subi, nul besoin aussi de protéger un présumé auteur (qui bénéficie de la présomption d’innocence) dont les droits doivent être respectés jusqu’à l’établissement des faits ou non. 

Et moi, féministe décriée, je marche allègrement vers le 8 mars consciente des défis qui m’attendent pour l’amélioration de la condition des femmes qui ploient sous le poids de l’injustice, qui sont victimes de violences, qui sont stigmatisées et qui subissent les contre coups de la Covid 19.

Le chemin est long, périlleux et pleines d’embûches, je le sais. Mais mon engagement et ma détermination en bandoulière constituent ma force pour que rayonne la FEMME.        

Khady BA

Juriste Conseillère 

  

 

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